Théâtre musical en 50 scènes
Livret de Jürgen Berger

Durée : circa 65′ (uniquement la musique, sans les parties parlées)
Date : 2017
Voix : soprano léger, soprano lyrique, mezzo Soprano, baryton, 2 comédiennes et 3 comédiens
Ensemble instrumental : 1 (avec picc. et fl. basse), 1 (avec cor angl.), 1 (avec clar. basse), 0 ;
1,1,1,0 ; 1 perc. ; 1 piano ; 1,1,1,1,1
Création : le 1er décembre 2017 à Berne, Vidmarhallen

Commande du KTB (Konzert Theater Bern), avec le soutien de Pro Helvetia, fondation suisse pour la culture

  • BSO (Berner Symphonieorchester)
  • Direction : Jochem Hochstenbach
  • Mise en scène : Ludger Engels
  • Dramaturgie : Xavier Zuber
  • Pflegerin : Marielle Murphy
  • Margret : Evgenia Grekova
  • Magda : Claude Eichenberger
  • Buddha : Robin Adams
  • Mariann : Grazia Pergoletti
  • Lisa : Heidi Maria Glössner
  • Meinhard : Jürg Wisbach
  • Brabbler : Joey Zimmermann
  • Gustl : Marcus Calvin

Commander la réduction pour piano et/ou les parties séparées

« Konzert Theater Bern widmet sich im Musiktheater «Alzheim» einem sensiblen Thema – mit Feingefühl und Humor. » (…) « In dieser Welt findet das Unsagbare, das diese Krankheit hervorrufen kann, in der Musik Xavier Dayers einen geglückten und dankbaren Ersatz. Die äusserst fein herausgehörten Zwischenspiele sind von Kontrasten geprägt. »

Annelise Alder, Berner Zeitung, 4. Dezember 2017

« Jenseits von Mitleid und Larmoyanz: Konzert Theater Bern zeigt die Kammeroper «Alzheim» des Genfer Komponisten Xavier Dayer. Die Uraufführung in den Vidmarhallen vermag rundum zu überzeugen. » (…) « Insgesamt entsteht ein nachdenklich machender, aber eben auch durchaus unterhaltsamer Theaterabend. » (…) « Mit der Schweizer Erstaufführung «Anna Karenina» von Jenö Hubay vor einer Woche und nun «Alzheim» hat Konzert Theater Bern in kurzer Zeit gleich zwei neue, hochinteressante Opern produziert. »

Beat Glur, der Bund, 4. Dezember 2017

Afin de composer une musique sur un sujet aussi sensible que la maladie d’Alzheimer la question centrale qui se pose est celle du point de vue. La musique se peut-elle l’expression du point de vue des patients ou se peut-elle l’expression des personnes non atteintes par la maladie ?
Le tragique sera du côté de celles et ceux qui assistent à l’éloignement d’un être proche. De l’autre côté une variété d’émotions allant de la joie à l’angoisse est possible mais comment savoir, comment interpréter les émotions vécues par un patient Alzheimer ?

Ma réponse pour cette musique a été celle de vouloir faire ressentir l’intervalle. L’intervalle entre le patient et le proche, l’intervalle entre un « moi » autre, inconnu et le « moi » qui nous semblait jusqu’au moment de l’arrivée de la maladie solide et identifiable.

Ainsi, si je n’avais dû composer qu’une sonorité, j’aurais choisi l’intervalle entre l’extrême grave et l’extrême aigu. Ce son « écartelé » est le son fondamental de la musique d’Alzheim, le « Urklang ». Cette qualité sonore revient dans la partition en permanence, avec une cymbale dans l’aigu, allusion à l’éloignement asiatique des patients si loin du grave de la contrebasse des origines.

J’ai choisi également de faire intervenir l’idée d’un silence imprévisible. La présence d’un vide, d’une interruption impossible d’intégrer à une logique rationnelle m’a paru pouvoir accompagner cette composition scénique.

Une autre dimension présente dans la musique est l’idée d’une musique soit trop lente, soit trop rapide. Il me semblait que ce dialogue entre patients et non-patients est troublé par une difficulté d’être sur une référence commune, un mètre commun.

Puis-il y a l’intervalle de sixte provenant de la mélodie traditionnelle suisse de Ferdinand Huber (1791-1883) « Abendlied der Wehrliknaben » chantée par l’aide-soignante pour ses patients, loin de la Suisse en Thaïlande. Cet intervalle est omniprésent dans le chant et dans les harmonies, à l’image d’une fixité d’un lieu à la fois de refuge, de réconfort mais aussi d’isolement.

Pour terminer, l’emploi de l’ensemble instrumental est celui d’une sonorité presque liquide, la proximité d’un ailleurs inconnu de tous imagée par des sonorités instrumentales pensées comme de l’eau qui nous noie.

Xavier Dayer